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The Seller Series: Yana McKillop

The Seller Series: Yana McKillop

Crédits photo : Stephen Kidd

Chez ReSee, chaque pièce de seconde main raconte une histoire : Peut-être que cette robe perlée des années 1920 a été précieusement conservée dans la même famille pendant des générations, ou que ce smoking a été confectionné par Monsieur Yves Saint Laurent lui-même pour Catherine Deneuve. Ce patrimoine exceptionnel existe en grande partie grâce à notre communauté inégalée de consignateurs, qui nous accordent leur confiance précieuse.

Dans notre série The Seller Series, des figures emblématiques de l’industrie et des collectionneurs d’exception nous ouvrent leurs archives, révélant les pièces iconiques dont ils se sont séparés (et celles qu’ils ne lâcheront peut-être jamais).

Pour Yana McKillop, la mode n’a aucune limite, « Je ne suis pas une accro du shopping à proprement parler, mais j’adore les vêtements pour les histoires que les créateurs racontent à travers leurs collections », confie Yana McKillop, styliste londonienne et directrice mode du magazine Puss Puss. Sa garde-robe est un véritable trésor d’archives, regorgeant de pièces spectaculaires, comme les mailles texturées bicolores de la collection Prada Automne 2007, ou encore une robe Céline Automne/Hiver 2015, ornée de fleurs, de plumes et de fourrure. (Elle a même réussi à retrouver le manteau assorti.)

Ces dernières années, cependant, elle est devenue de plus en plus sélective dans les pièces qu’elle achète — et revend. « J’aime autant conserver des pièces pour les archives que les porter réellement et créer un lien personnel avec elles. »

Ci-dessous, McKillop partage ses conseils pour un shopping avisé, le frisson de la seconde main et sa règle ultime pour savoir quand revendre une pièce.

 

Pourquoi êtes-vous attirée par le vintage ?

Je dirais que je suis plus attirée par la seconde main que par le vintage pur. J’ai essayé plusieurs fois d’acheter du vrai vintage, mais j’ai trouvé cela assez compliqué, notamment parce que les coupes des années 50, par exemple, sont très différentes des morphologies actuelles.

En revanche, j’adore acheter des pièces seconde main des années 2000 et plus récentes. C’est une façon plus intelligente de consommer : on trouve des pièces qui ont déjà été achetées et dont quelqu’un souhaite se séparer.

En grandissant, il y avait des collections que j’adorais mais auxquelles je n’avais pas accès, soit parce que je vivais dans un endroit isolé, soit parce que c’était financièrement impossible. Aujourd’hui, je prends un plaisir immense à retrouver ces pièces qui m’obsédaient à 15 ou 16 ans, comme les premières collections de Phoebe Philo pour Céline, ou encore Prada 2007 et 2008. J’ai également réussi à mettre la main sur des pièces de Marc Jacobs pour Louis Vuitton et Balenciaga par Nicolas Ghesquière.

 

Comment intégrez vous la seconde main et le vintage dans votre garde-robe et votre travail ?

Je trouve que Céline a incroyablement bien vieilli : on peut encore porter la plupart des pièces aujourd’hui, et elles restent parfaitement d’actualité. Pour Prada, j’ai tendance à choisir des modèles plus sophistiqués, des pièces que je porterais pour sortir. C’est souvent plus facile d’intégrer ces pièces dans un look habillé.

Dans mon travail, j’intègre plus facilement du vintage pur dans mes éditoriaux, contrairement aux pièces Céline par Phoebe Philo, qui sont tellement reconnaissables. Je me pose toujours la question : est-ce que cela a du sens ? Ou bien les gens vont-ils juste penser : « On sait qu’elle aime Céline, alors elle en met partout. »

En revanche, la seconde main est un excellent moyen d’habiller des clientes qui ne sont pas encore ultra établies et qui n’ont pas facilement accès aux prêts des grandes maisons. Porter une pièce qui date de 15 ou 20 ans peut raconter une histoire unique. Aujourd’hui, sur le tapis rouge, beaucoup de looks se ressemblent. Le vintage permet d’apporter une perspective nouvelle et audacieuse.

Quelles sont vos plus belles trouvailles ?

J’ai maintenant une grande archive de Céline par Phoebe Philo, dont une robe Automne/Hiver 2015 ornée d’appliqués en dentelle et de plumes. J’ai même trouvé un manteau avec des embellissements similaires et des finitions en fourrure. Je ne les ai peut-être portés qu’une seule fois, mais ce sont de véritables trésors à avoir dans ma collection.

Je collectionne aussi Prada — ma collection préférée est Automne/Hiver 2007, avec ses matières froissées et ses couleurs décoratives qui s’entrelacent. J’adore également la collection Printemps/Été 2014, avec ses portraits féminins. Pendant des années, j’étais obsédée par ce manteau kaki orné d’un soutien-gorge brodé issu de cette collection. Je l’ai enfin trouvé il y a deux ans, juste avant Noël, c’était mon cadeau à moi-même.

Il y a encore quelques pièces que je recherche activement, comme la robe en cuir lacérée et ornée de détails de la collection Automne/Hiver 2009, qui a été portée dans The Great Gatsby lorsque Prada a collaboré avec le réalisateur Baz Luhrmann pour les costumes.

 

celine

Photo credits: Ophelia Wynne

Pourquoi avez-vous commencé à revendre vos pièces ? 

J’ai commencé à revendre mes vêtements il y a environ cinq ans. J’avais accumulé pas mal de pièces, et à l’époque, je bougeais beaucoup. Quand je faisais surtout du shopping dans des enseignes de prêt-à-porter, je donnais mes vêtements à des associations. Mais en investissant dans des pièces de créateurs, j’ai réalisé qu’elles avaient encore une valeur que je pouvais réinvestir. J’ai donc commencé à vendre celles qui ne me correspondaient plus ou dont je m’étais un peu lassée.

Avec une plateforme comme ReSee, il ne s’agit pas seulement de récupérer son argent ou de se débarrasser de ses affaires, mais aussi de donner une seconde vie à ces pièces, avec des personnes qui sauront les aimer et les apprécier.

Il y a quelques années, j’ai organisé une grande vente caritative sur Instagram. Beaucoup de gens ont commencé à me suivre pour cette raison, et j’ai même noué des amitiés grâce à cela. Je ne pensais pas que revendre, même dans un but caritatif, pourrait créer un tel moment de partage et une véritable communauté.

 

Comment décidez vous qu’il est temps de vous séparer d’une pièce ?

Je ne suis pas une accro du shopping, mais j’adore les vêtements, car j’aime les histoires que les créateurs racontent à travers leurs collections. Je me laisse happer par une esthétique, une ambiance, un casting, et je me dis : « Oh mon Dieu, c’est magnifique, je le veux ». Mais parfois, une pièce ne fonctionne tout simplement pas pour moi, ou bien elle était trop ancrée dans une tendance et je m’en lasse.

Généralement, je fais le tri à chaque changement de saison. Parfois, je remarque des vêtements que je n’ai pas portés depuis longtemps et je réalise qu’il est temps de m’en séparer. D’autres fois, j’essaie de les reporter, mais je finis par me rendre compte qu’ils ne me conviennent plus.

Il m’est arrivé d’être obsédée par certains créateurs et d’accumuler plusieurs pièces d’eux, avant de réaliser, quelques années plus tard, que ce n’était plus mon esthétique. J’en ai gardé une ou deux pour mes archives, par attachement personnel, mais j’ai décidé de laisser partir le reste.

Récemment, j’essaie de réduire drastiquement mes achats, car j’ai trop de choses. J’ai traversé une phase où je voulais tout posséder, simplement parce que je trouvais ça beau. Mais maintenant, je me dis : « D’accord, j’en ai assez, je ne peux pas tout avoir. » J’ai aussi la chance de travailler avec des vêtements, de pouvoir les toucher et les expérimenter sans nécessairement devoir les posséder.

Je veux désormais me concentrer sur des achats plus réfléchis, en investissant uniquement dans quelques maisons : Prada, la nouvelle marque de Phoebe Philo, Bottega Veneta, et quelques pièces de The Row. Et surtout, je veux reporter ce que j’ai déjà. J’alterne mes vêtements en rotation : je mets de côté ceux que je porte tout le temps et je m’oblige à ressortir ceux que je délaisse.

 

Quelles sont les pièces que vous avez revendues ?

J’ai fini par me séparer d’un magnifique manteau en shearling Balenciaga par Nicolas Ghesquière. J’ai essayé encore et encore de rentrer dedans en me disant « Un jour peut-être… », mais j’ai dû accepter que je ne serais jamais assez petite pour le porter et qu’il était temps de le laisser partir.

Aussi, même si j’adore encore ses premières collections, j’ai vendu beaucoup de mes pièces de Daniel Lee pour Bottega Veneta. Elles ne vieillissaient pas bien pour moi. J’ai appris à ne plus acheter sur un coup de tête, comme je le faisais avant, et je retourne désormais plus de pièces. Si je l’essaie plusieurs fois et que ça ne me semble pas juste, je sais que je ne vais pas la porter.

 

Quelle a été la pièce la plus difficile à vendre ?

Ce manteau Balenciaga. J’étais dévastée de ne pas pouvoir rentrer dedans et de devoir m’en séparer.

 

Y a-t-il des pièces que vous regrettez d’avoir vendues ?

J’ai vendu quelques pièces récentes de Prada, notamment un pull en cachemire avec un motif de soutien-gorge en contour, que je trouvais étrange sur moi. Mais après avoir vu d’autres personnes le porter, je me suis dit que ce serait sympa de l’avoir.

Maintenant, avant de vendre, j’essaie de me forcer à les porter une dernière fois pour voir si elles me conviennent vraiment. Mais dans l’ensemble, je suis satisfaite que la majorité de mes pièces aient trouvé de nouvelles personnes pour les apprécier davantage.

 

Y a-t-il une pièce que vous ne vendrez jamais ?

Je ne pense pas que je pourrai un jour me séparer de ma collection de Céline et Prada. Elles ont trop de valeur sentimentale pour moi.

J’adore mes pièces de la collection Céline Printemps/Été 2015, comme les robes en lin, qui sont à la fois simples et incroyablement percutantes. J’aime aussi tous mes manteaux Céline.

J’ai également un manteau Prada Automne/Hiver 2007 orné de longues paillettes, qui lui donnent l’apparence d’un oiseau. J’adore les manteaux statement, et j’ai énormément de mal à m’en séparer. Je ne pense pas que je le ferai un jour.

 

Propos recueillis par Zoe Ruffner

 

DÉCOUVREZ LA GARDE-ROBE DE YANA

Image d'une femme avec des sacs à main

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